FITCH AMELIORE LA NOTE DE LA DETTE GABONAISE
Dans sa dernière revue du 5 octobre 2018, l’agence de notation américaine Fitch Ratings a révisé à la hausse la perspective à la note « B » qu’elle attribue à la dette gabonaise en la faisant passer de « négative » à «stable ». L’Agence a été sensible aux mesures et réformes mises en œuvre par le gouvernement gabonais visant à assainir les finances publiques. Celles-ci comportent :
- La fin des exonérations fiscales ;
- La maîtrise et la baisse des dépenses jugées exponentielles en période de récession économique ;
- La baisse de la masse salariale de la fonction publique.
Ces mesures permettront de réduire les dépenses de 1,5% du produit intérieur brut (PIB) et d’augmenter les recettes de 1,4%. Le déficit budgétaire s’en trouvera réduit de 3,4% du PIB en 2017 à 2,2% en 2018, la dette publique de 62,7% du PIB à 59,8% durant la même période et le déficit du compte courant de 2,2% en 2018 à 1,4% en 2019.
Par ailleurs, la notation de l’Agence de notation s’est basée aussi sur la promesse du gouvernement de clarifier le montant de ses arriérés de paiements d’ici la fin de cette année, tout comme elle a intégré dans ses prévisions la hausse des cours du pétrole qui vient compenser la poursuite de la chute de la production gabonaise. Les bonnes performances de l’agro-industrie, des mines et du bois ont aussi contribué à faire repartir l’économie qui a frôlé la récession en 2017 et dont la croissance devrait atteindre 1,5 % cette année et 3 % en 2019
Pour Fitch, le Mécanisme élargi de crédit (MEDC) auquel l’Etat a souscrit en collaboration avec le Fonds Monétaire International (FMI), a permis aussi de limiter ses tensions de trésorerie. Cette décision a permis au gouvernement d’avoir accès à des financements extérieurs indispensables.
Pour les autorités gabonaises, la nouvelle notation de Fitch renforce le crédit de l’économie auprès des investisseurs internationaux et valide les choix stratégiques opérés.
La note du Gabon est soutenue par son PIB par tête relativement plus élevé que ceux de ses voisins, par sa basse et stable inflation et par sa participation à la zone-franc dans le cadre de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). Sa note est limitée par une grande dépendance aux matières premières, par des standards médiocres en matière de gouvernance et de statistiques. Le Gabon figure aux 167e rang sur 190 pays dans l’indicateur « facilitation des affaires » du rapport Doing Business 2018 de la Banque mondiale.
Les notes de crédit des Etats sont importantes parce qu’elles sont généralement utilisées par les fonds souverains, les fonds de pension et les investisseurs pour évaluer la solvabilité d’un pays.